Mélancolie, tristesse, fatigue

Coucou, aujourd’hui je viens vers vous pour un petit article « mood », on ne change pas les bonnes habitudes, non ? Mais pour être franche, il s’agit surtout d’une page comme d’un journal intime, mais publié, comme un appel à l’aide. En effet, depuis quelques temps ça ne va plus trop…



Cela fait de ça plusieurs mois, plus ou moins depuis novembre, que je suis hors circuit. À cette période de l’année, on a beaucoup de travail à remettre en ordre, les cours à rattraper et le blocus de Noël à préparer, bref, une période où j’étais plutôt dans le rush. Je passais beaucoup de temps sur mes cours et comme on faisait des sorties scolaires en semaine mais aussi le weekend, je restais souvent sur Namur au lieu de rentrer chez moi. Petit à petit au fil des semaines, je m’énervais et m’entêtais à travailler et à finir tout ce que j’avais à faire avant le blocus, et fort heureusement, j’y suis arrivée. Mais cela ne se fit pas sans dommage : j’étais de plus en plus dégoutée de l’école qui m’empêchait de voir mes proches en me prenait tout mon temps.

Et cela ne s’est pas arrangé en décembre… Pendant le blocus, j’ai tenté un truc qui m’a rendue dingue : faire mon blocus à Namur et non chez moi. Il faut savoir que je vis seule dans un studio et que ma famille est sur Charleroi, donc les visites n’étaient pas très nombreuses. Je profitais de mes moments à la maison comme jamais, mais au final, je venais comme une « invitée » chez moi, dans ma propre maison.

En janvier, j’ai essayé de garder mes objectifs et de passer tous mes cours (sauf un, l’exception qui confirme la règle) bien que j’ai été tentée quasi chaque jour de les signer. Au final, encore une fois, je m’en sors pas mal étant donné que je les ai réussi, mais aussi encore une fois, un petit goût amer me reste..

Après cette longue période de préparation de blocus, blocus et examens, je suis rentrée deux semaines chez moi. Moi qui avait plein d’ambitions pour notre blog, notre instagram, et pour tout de manière générale (faire les soldes, acheter de nouveaux meubles, aller manger dans ce restaurant, aller visiter ceci ou cela), j’ai comaté. Sans blague, je me sentais amorphe, et j’ai passé mon temps à regarder des séries dans mon salon tout douillet.

En février, une fois les résultats reçus, avec une belle moyenne de 80%, contrairement à mon habitude, je n’étais pas du tout réjouie. En fait, je m’en foutais. Quand je vois l’effort que j’ai fourni, que je le compare au bonheur d’être avec ma famille chez moi, tout ça pour des bêtes points, je me dis mais « Pourquoi ? ».

Aujourd’hui s’est finie ma première semaine de reprise de cours, et rien ne s’est arrangé. Alors que le matin j’étais heureuse de me lever pour aller en cours et apprendre des choses, comme cela a toujours été le cas depuis la petite école, que le soir j’étais heureuse de rentrer chez moi enfin après toutes ces heures passées à boire les paroles des professeurs, que je me faisais un petit repas (sommaire, je n’ai jamais été grande cuisto) et que je me replongeais dans mes cours pour le lendemain, en pensant avant de m’endormir à la journée qui venais de se passer et qui allait se passer le lendemain, aujourd’hui il n’en n’est plus rien.

Je me réveille après des nuits où je ne dors pas vraiment, comme si ma conscience restait éveillée dans un corps mort qui n’arrive pas à se bouger, je me lève non sans mal, je n’ai plus envie de déjeuner, d’aller en cours, de revenir et de profiter de la solitude que mon studio m’offre. Je vais en cours comme si j’allais à la guerre, je porte mon sac comme si c’était un énorme fardeau, j’écoute les professeurs non sans intérêt mais en me disant à chaque minute « Je n’y arriverai jamais, je ne pourrai plus fournir tout cet effort que j’ai donné lors du premier quadrimestre, j’en peux plus ». Quand je rentre chez moi, c’est comme si je rentrais dans ma cellule de prison, le seul plaisir que j’y trouve est de retrouver mes séries en fin de journées, on s’en fou des cours du lendemain. Et rebelote.

En novembre, j’en avais marre mais j’étais motivée, en décembre, j’en avais marre mais je me disais que je devais continuer pour ne pas avoir fourni l’effort de novembre pour rien, en janvier, ces efforts ont effectivement payé, et en février, je me retrouve comme une coquille vide, à quoi bon tout ça ?



Je pensais arriver à me motiver, je me disais que cette sensation allait passer, j’en ai parlé à quelques personnes autour de moi qui se sont montrées très attentives envers moi, j’ai essayé de sortir, de voir du monde, de « m’amuser » mais rien n’y fait. Je voudrais revenir en arrière mais je ne sais pas ce que j’y changerais, je voudrais accélérer le temps sans devoir vivre le reste de cette année mais encore là, la perspective des grandes vacances (juillet-août) et de l’année suivante de cours ne me réjouit pas. Mon cerveau ne cesse de se demander « Mais pourquoi ? ». Sérieux, j’ai toujours été bonne travailleuse et cela m’a toujours plu, pourquoi maintenant ce décrochage ? Quand j’essaye de me plonger dans un cours, mon cerveau s’évade à mille lieux, pourquoi ne reste-t-il pas ici ? 

En 2017, j’avais commencé l’année en mettant chaque fin de semaine un petit mot dans un bocal reprenant une bonne chose qui s’était déroulée pendant la semaine. J’ai arrêté en octobre, et si actuellement je devais recommencer, je ne mettrais dans ce bocal que des papiers vides. Pas que je ne passe pas de chouettes moments, mais si fades ou bien plutôt, si éphémères. Le problème n’est pas non plus mon entourage, qui est présent pour moi et cela même au quotidien. Le problème n’est pas non plus que je ne me bouge pas étant donné que j’essaye de reprendre le sport depuis peu. Le problème n'est pas mon studio car je suis une personne qui aime la solitude de manière générale. Le problème n’est pas que je sois célibataire, et j’y ai longtemps pensé, un copain n’arrangerait rien à mes problèmes et croire qu’un prince charmant va effacer ce mal être est bien illusoire, et le charge d’une bien grande responsabilité qui est en fait la mienne. Non. Le problème c’est moi. C’est à moi d’aller mieux, de « remonter la pente » comme on dit.



Ma vie n’a pas changé depuis septembre ou octobre, elle est toujours la même. Des petits soucis, comme tout le monde, mais aucune raison valable en moins ou en plus pour être malheureuse, alors « il est où le bonheur, il est où ? ».

Peut-être que la reprise des cours est difficile car j’émerge seulement des semaines qui viennent de se passer, et que cela va effectivement passer. Peut-être est-ce une sonnette d’alarme qui va cesser d’ici peu, qui sait. Ce serait ballot de stopper des études au plein milieu, et puis ce n’est pas ce dont j’ai envie non plus, bien que mes envies actuellement soient fort absentes.

Je n’ose pas mettre de mot sur cela, certains parlent de brun-out, d’autres de déprime. Ces grands mots me font peur et je préfère me laisser à penser qu’il ne s’agit que d’une mauvaise passe, qui dure depuis quatre mois, certes, mais une mauvaise passe quand même. Je me dis que je devrais prendre les choses une part une, et petit à petit, arriver à quelque chose. Je me dis que je devrais essayer de cuisiner de bons petits plats par exemple, d’essayer d’y prendre plaisir, d’essayer d’apprécier ce que je mange. Je me dis que parfois je devrais me forcer à mettre un peu de crème sur mes mains, un peu de blush sur mes joues, histoire de prendre soin de moi, de sentir bon, de me faire belle. Puis je me dis que l’hiver n’y est pas pour rien, que quand le soleil se montrera, mon moral remontera.

Et vous, avez-vous déjà éprouvé ce genre de sentiments ? Comment en êtes-vous sorties ?

Je vous embrasse fort, et vous remercie d’avance pour vos réponses. Je suis désolée si j’ai utilisé des mots parfois bruts qui peuvent avoir heurté votre sensibilité, je sais que l’école n’est pas comparable à un combat militaire, loin de là, je laisse simplement mes sensation s’exprimer, et cela m’a fait du bien.




Nadège

Commentaires

  1. Un article très touchant, je te souhaite bonne continuation :)

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  2. Un article très touchant, je te souhaite bonne continuation :)

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  3. En te lisant, je suis touchée... J'ai déjà ressenti ce genre de sentiment : se sentir vide, seule, triste morose.... Tu as cette impression d'être seule malgré le fait tu sois entourée. Tu as l'impression que tu n'aimes plus des choses qui te plaisaient avant. Le problème vient de ton regard sur la vie et d'une accumulation de stress. En tout cas, c'était le cas pour moi. Fais très attention, il faut surtout prendre bien soin de ta santé mentale. Essaye la respiration ventrale ça fait énormément de bien. De plus, il y a toujours du positif dans tout. Même si tu penses que non cherche cette petite chose et accroche toi à celle-ci! J'aimerais pouvoir t'aider et partager avec toi si tu le souhaite. J'ai été diagnostiquée anxio-dépressive en début 2017 et j'ai écrit un article dessus si tu veux le lire. Je ne dis pas que c'est ce que tu ressens mais peut-être que ça te donnera l'impression d'être moins seule. Tia

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    1. Merci pour ton commentaire, c'est exactement ça, toujours se sentir seule et ne plus rien apprécier.. Ca ne m'étonnerait pas en effet que ce soit une accumulation de stress, cela fait longtemps que l'on me dit que je dois apprendre à le contrôler et il serait temps de s'y mettre! Ton article m'a l'air très intéressant, je vais de suite le lire! Merci beaucoup encore une fois pour ta réponse, et je me rends compte qu'au final, nous sommes pas mal dans ce cas-là.. Bisous <3

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  4. Bonsoir Nadège, je reçois tes mots tellement fort en moi. Mercredi j'ai pleuré toute la soirée dans mon lit juste parce que je devais aller en cours le lendemain. Depuis décembre dernier je suis dans un état de refus je me traîne. Chaque fois que je me dis que je devrais réviser je trouve bien mieux à faire. Seul le stage m'a redonné l'envie sinon je suis une larve. Mon mari n'arrive pas à me comprendre et je me sens tellement seule dans cet état. Merci d'avoir mis des mois et j'espère que le printemps sera signe d'éclaircie pour toi et pour moi. Je t'embrasse
    Ariana ��

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    1. C'est ça: le refus, se trainer.. et ne pas être compris.. et du coup se sentir seul. Malheureusement pour moi je n'ai pas de stage cette année, je vais essayer de s'accrocher à autre chose! Je suis contente pour toi que le stage t'aie 'remotivée', c'est souvent dans ces moments-là qu'on se rend compte de pourquoi on a choisi de faire ces études-là, c'est concret, on se sent utile :) Et oui, vivement le printemps! Bisous <3

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  5. Coucou Nadège :)
    Ton article est vraiment touchant. J’ai compris que tu n’aimes pas ce mot, mais ce que tu décris ressemble bien à un burn-out. Je ne sais pas comment on se relève de ça, je pense que ça prend avant tout du temps... Je te souhaite en tout cas beaucoup de courage, et surtout entoures-toi, ne reste pas seule dans cette situation :)

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    1. Peut-être, mais alors un mini! Et cela doit sans doute être le cas de beaucoup d'étudiants qui se mettent trop la pression, peut-être qu'il faut alors que j'attente que cette pression redescende. Merci beaucoup pour ton commentaire et pour tes mots, bisous <3

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  6. Mooooh dis, ça me fait de la peine de te savoir dans de tels états :/ tu écris les choses justement et, à plusieurs reprises, je lis des états dans lesquels je me suis trouvée quand j'étais à defre. A l'époque, j'estimais que les sacrifices valaient la peine. Par contre, j'ai abandonné l'ulb parce que le moindre effort ne m'inspirait plus rien, et l'objectif final n'était pas clair pour moi. On ne peut jamais conseiller d'abandonner des études parce que c'est un sujet "grave", que ça engage une autre vie que la nôtre et que se trouver dans la position d'étudiante peut être glorifiant, empreint de prestige, etc. Je pense qu'à ta place, ce qui me faisait du bien était d'entendre d'autres reconaitre la difficultés de ma situation et m'encourager à continuer tant que cela a du sens à mes yeux. Bref, Nadege, ta situation est vraiment merdique et tu gardes tout le pouvoir sur ta vie. Et ta vie est encore longue et d'autres options peuvent te convenir, ou cette option dans laquelle tu te trouves est la bonne mais pas pour aujourd'hui. Là je fais une projection, je souhaite reprendre mes études... quand je serai prête, motivée. Et à côté de ça... le jour de la remise des diplômes, on se sent si fier de ce qu'on a accompli, et cette fierté, je crois qu'on l'emporte et qu'elle nous porte de belles année. Noura

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    1. Noura merci pour ton commentaire! Je ne savais pas que tu lisais notre blog dis! Tu as raison je pense que c'est la bonne en fait, mais pas aujourd'hui comme tu dis. J'essaye de reprendre le dessus car comme tu dis, nous avons le contrôle, et j'en ai marre de ce "laisser aller/j'en ai marre de tout". Dans tous les cas, j'aime beaucoup mes cours et c'est sans doute cela qui va me raccrocher, comme toi tu es dingue de la pédagogie et tout le tralala. J'espère que tu vas trouver cette motivation car cela vaut la peine d'évoluer dans ce qu'on aime, d'autant que tu adores apprendre, et que je suis sûre que Robert sera à fond derrière toi! En attendant, trouver un juste équilibre et reprendre le cours d'une vie autre peut faire beaucoup de bien. Je te fais plein de bisous et j'espère qu'on se verra bientôt!

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